Nocturne #2 : Stockholm

Cette vilaine blessure devrait guérir en quelques jours, ne vous inquiétez pas. Certes, c'est toujours un peu impressionnant autour des yeux, mais ce n'est pas la première fois que vous prenez un cocard, n'est-ce pas ? Allez, c'est bientôt fini. Je m'occupe encore de votre vilaine bosse puis de votre oreille. Quoique je devrais peut-être commencer par l'oreille...

Je tiens tout de même à vous féliciter personnellement pour ce combat particulièrement palpitant. Je crois que vous avez battu votre record d'endurance, c'était un vrai dur que vous aviez en face. Tenez, buvez ça... Mais quand il vous a mis ce coup à la tempe ! Ha ha ha ! J'ai vraiment cru que vous alliez rester au sol ! Évitez de bouger, sinon je vais vous faire mal.

Pardon ?... Mourir ! Allons, ne soyez pas bête, vous savez bien que ce genre de choses n'arrive jamais, il y a de la surveillance tout de même... Oh, bon. Cela fait plusieurs années que je Le sers et, pour l'instant, je n'ai dû entendre parler que de deux ou trois cas de mort dans l'arène. Tout au plus, oui. Allez, c'est bientôt fini.

Ne vous énervez pas ! Vous savez très bien que je ne comprends plus rien quand vous criez. Je sais que ce n'est pas facile depuis que ce grand Hongrois vous a sectionné la langue, mais vous devez faire un effort si vous voulez vous faire comprendre, hm ? Oh, voyons ne parlez pas de Lui comme cela ! Vous lui êtes redevable, vous savez ! Ne bougez pas, votre oreille est vraiment dans un sale état...

Bien sûr que vous lui êtes redevable. Vous n'imaginez pas le nombre de jeunes hommes qui rêveraient d'avoir un corps comme le vôtre ! Et c'est en grande partie grâce à cet entraînement que vous avez !... Les injections ? Oh elles ne sont là que pour accompagner votre programme, hm ? Allez, c'est bientôt fini. Pardon ?... Oh je n'irais pas jusqu'à dire que votre visage ressemble à un vieux steak mais... Allons, l'on vous donne une femme de temps en temps, n'est-ce pas ? Et pas les plus laides !

Pardon ?... Votre... ? Ah, bien sûr que votre famille a reçu le virement de ce mois-ci. Nous sommes déjà le 22, vous savez. Vous l'ignoriez ? Ah... Allez, c'est bientôt fini. Cessez donc de me demander si vous la reverrez, je ne sais pas. Oui, sûrement. Je présume. Votre famille va très bien, d'ailleurs, je m'en suis assuré personnellement. D'ailleurs... Oh, non, je ne devrais pas vous dire ça...

Je crois que votre femme voit quelqu'un. Oh ! Mais c'est mieux pour elle, n'est-ce pas ? Elle est radieuse, vraiment, elle a suffisamment pleuré votre disparition. Excusez-moi ?... L'inviter à un combat ? Vous savez comme moi que c'est interdit, ils ont lieu dans un cadre très restreint ! Et puis vous ne voulez pas la traumatiser, si ?... Mais non je ne dis pas cela à cause de votre visage. Allez, c'est bientôt fini. Je m'occupe de votre front et vous serez comme neuf.

... Non. Allons, Vous me demandez cela à chaque fois, mais vous savez que je ne peux pas. Votre nouvelle maison est ici, vous avez tout le nécessaire, n'est-ce pas ? Une salle d'entraînement complète et même un adversaire. Vous voudriez que je le remplace par le nouveau copain de votre femme ? Ha ha ha ! Non, vous savez que je plaisante. Allons, essayez de prendre ça avec optimisme : les gens vous acclament, Il est fier de vous... On essaye de vous donner un confort à la mesure de votre succès !

Oh ! Allons, des larmes maintenant ? Voyons, vous ne pouvez pas gagner à chaque fois, hm ? Vous vous entraînerez plus dur pour la prochaine, n'est-ce pas ?