mardi 3 novembre 2009

Rien de sérieux

C'est marrant le nombre d'histoires de couple que j'entends, où on semble se braquer dès qu'on parle de sentiments. Je ne sais pas si c'est une histoire d'époque, d'âge ou de génération, mais je trouve ça vraiment surprenant.

Intimité

"Je veux que ça reste simple"

Attention, je ne parle pas de ce qu'on appelle un Plan Cul, un Copinage Erotique, quel que soit son nom. Plutôt de ce qu'on entend d'ordinaire par "sortir ensemble", en fait : deux personnes qui construisent ensemble une relation plutôt intime, avec ou sans exclusivité.

Dès lors, on passe du temps ensemble, on apprend à se connaître, on unit les corps, on passe sans doute des moments agréables en couple en entourant tout ça d'un joli paquet cadeau "moments intimes qui nous appartiennent". Des moments difficiles, aussi, où l'on est content d'avoir un soutien intime.

Il paraît du coup naturel qu'à un moment donné l'un des deux protagonistes développe des sentiments pour l'autre.

Sauf qu'à priori ça pose problème.

"Tu n'as pas intérêt à tomber amoureux"

L'Amour vient-il nécessairement accompagné de tout le lot jalousie + possessivité + dépendance ? Je ne crois pas. Les sentiments forts deviendraient une sorte de boulet qu'on se traine, qui gâcheraient le plaisir qu'on peut éprouver ensemble ? Même si ce n'est pas réciproque à un moment donné, rien n'indique que ça ne le deviendra jamais.

A moins, bien sûr, qu'une des deux personnes soit consciente qu'elle maintient cette relation sans trop y croire, parce qu'elle n'est pas tant que ça attirée par l'autre, par exemple. Dès lors si l'autre lui fait une déclaration, ce sera la preuve par neuf que le couple n'a pas de raison d'être.

On en viendrait presque à avoir peur de tomber amoureux, ou du moins de l'avouer...

"Je ne cherche rien de sérieux"

Parce que c'est peut-être de ça qu'on a peur au final, de perdre le contrôle. D'ouvrir une partie de soi-même et de risquer d'être blessé là où ça fait le plus mal. Mais à partir du moment où l'on s'engage sur quelque chose avec quelqu'un, est-ce qu'on ne laisse pas de fait filer une partie du contrôle ?

On peut très bien commencer une relation sur une idée commune, démarrer dans une direction, mais on n'a absolument aucun moyen de savoir vers quoi on va déboucher. Qu'est-ce qui peut empêcher un vulgaire plan cul de devenir une relation de couple soudée et durable ?

Après, peut-être que je me gourre complètement. Tu en penses quoi, toi ?

3 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec toi jusqu'à un certain point...
    C'est juste que je pense que la différence se fait pas vraiment au premier je t'aime mais au moment où on se voit suffisament pour commencer à être confronté aux petits problèmes de tous les jours...

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  2. tout est une question de temps, de moment. aucun des deux n'avouera à l'autre ses sentiments réels s'il ne ressent pas la certitude que l'autre les partages (quels que soient ces sentiments). Par peur tout simplement. Peur de ne pas être compris, peur de n'avoir pas de miroir, peur de faire peur aussi ... aujourd'hui avec l'instabilité apparente des relations et la facilité de changement, on est plus prudents. On essaie de coller aux images transmises par l'extérieur, d'anticiper ... et on oublie de s'écouter mutuellement.
    "Qu'est-ce qui peut empêcher un vulgaire plan cul de devenir une relation de couple soudée et durable ?" le contraire est vrai aussi, sauf que ça fait moins rêver (même si ce n'est pas forcément un mal)
    Perso, je dis toujours clairement (et toujours trop tôt) ce que je pense, au moins pour me débarrasser de cette contrainte sociale, pour tester aussi. Au moins on est vite fixés :)

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  3. Très intéressant tout ça. Quand tu poses la question de savoir si l'amour est intrinséquement lié aux notions de jalousie+posséssivité+dépendance, j'aurai tendance à plutôt penser que oui, et que cela fait parti du cycle naturel de "la vie" d'un amour. Et ça n'est pas forcemment "un boulet", ce sont les résultantes des réactions dynamiques des sentiments (qui sont tout saufs figés). L'alchimie complexe de la vie amoureuse reflete à mon avis la difficulté qu'il y a à construire ce paradigme commun qu'est le couple, qui porte autant de joie que de douleur. Entrer dans ce cycle, s'est abandonner son monde pour entrer dans un autre, partagé, qui devient indispensable avec le temps. (erf, je parle comme un universitaire) Bref comme le disait le vieux Badiou chez Taddéi l'autre soir : "L'Amour est rétro-activement nécessaire." Et on ne sait jamais quand le "piège" se referme.

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